En quoi l’action de Gianni Motti est-elle artistique, lorsqu’il revendique un tremblement de terre, une éclipse, ou autre?
L’absurdité du geste invite à chaque fois le spectateur à s’interroger sur qui construit l’événement, qui lui donne sens, quel rôle jouent les médias dans cette transformation du fil du temps en “évènements” significatifs, quel rôle joue le spectateur quand il les accepte passivement.
En se situant en dehors de la sphère artistique et dans la sphère médiatique, Gianni Motti bouscule aussi les représentations de ce qu’est l’acte artistique, de ce que sont les postures artistiques admises ou pas.
Vous trouverez quelques articles de presse et interviews de l’artiste sur le site de sa galerie. Il y décrit comment les journalistes ont pu se faire les complices amusés d’actions qu’il estime désormais impossible. Il explique que ces actions n’ont plus de sens, car ce sont tout autant les médias, l’actualité, que le public (désormais plus préparé face à l’art contemporain) qui ont changé.
Avant de choisir vous aussi une “revendication”, vous réfléchirez donc à comment les différentes actions décrites dans le dossier de presse ci-dessus posaient la question de la place de l’art, par rapport au politique, aux institutions, à l’événement, au spectacle, à travers la disparition de l’oeuvre, et par des posture désavouant le rôle d’artiste ou d’auteur.
Pour ceux qui veulent creuser, il y a aussi cet article, un peu plus ardu, qui analyse plusieurs actions afin de distinguer le simple canular de l’action artistique. Il est court et qui vous aidera à comprendre les problématiques embusquées dans cette question.